Séance de rattrapage : Little Miss Sunshine
Commençons par l'essentiel : chanter les louanges de Steve Carell, dont chaque film est l'occasion de confirmer l'immense talent. Dans "Little Miss Sunshine", petit film indépendant aussi convenu dans son scénario (le road movie poussif qui permet la réconciliation, avec eux-mêmes et entre eux, des membres d'une famille pour le moins déchirée) que dans ses - petites - audaces (critiquer l'Amérique avec assez d'acidité pour séduire mais trop de gentillesse pour choquer le spectateur), Steve Carell ajoute une profondeur dépressive qui offre au film ses plus beaux troubles. Ajoutons que si le public a clairement plébiscité le film, c'est sans doute que Jonathan Dayton et Valerie Farris ont eu la subtilité, en particulier dans la délicieuse, hilarante et assez embarrassante, scène finale du concours, de ne pas charger la caricature, mais de lui conférer un joli décalage, entre rire et larmes, digne d'un Wes Anderson : ce n'est déjà pas si mal...