La malédiction de la fleur dorée
On avait adoré son "Hero", admiré son "Secret des Poignards Volants", on fera moins de cas de "la Cité Interdite", qui voit Zhang Yimou monter d'un cran dans la surcharge décorative et l'emphase guerrière : malgré la beauté stupéfiante de l'image, à moins que cela ne soit à cause d'elle, la poésie trépasse, et jamais ne se produit ce frémissement éblouissant de l'âme qui élevait "Hero" vers le statut de chef d'oeuvre. On me dira que ce sentiment d'étouffement est parfaitement en adéquation avec les intrigues diaboliques, et le scénario très shakespearien de ce mélodrame d'une absolue cruauté, mais quelque part, je doute que les choix formels de Zhang Yimou soient dictés par autre chose que le goût d'une ostentation démesurée, sans même parler de son habituelle tendance à la propagande. Car ici, la Chine fait peur, particulièrement dans les époustouflantes - et longues - scènes de bataille finales, qui voient des milliers de figurants mourir en rangs serrés ! Ne pas oublier : Gong Li est divine, tout simplement...