Séance de rattrapage : "Les Yeux de Julia" de Guillem Morales
Il y a beaucoup de choses dans "les Yeux de Julia" qui nous font aimer ce nouveau fruit du fertile cinéma d'épouvante espagnol : une application intelligente des codes hitchcockiens (la citation, comme de "Psychose" par exemple, est toujours fine, et non assénée comme référentielle), un vrai désir de faire peur "à l'ancienne", sans second degré ni clins d'oeil de petits malins, une belle mise en scène, maniérée et "à l'italienne" (il n'est pas interdit de penser aussi à Dario Argento, et il y a pire...), deux très belles idées (celle de l'homme invisible, et celle, parfaitement déclinée, de plans reflétant - ou complétant, selon les cas... - la cécité de l'héroïne... Bref, beaucoup, beaucoup plus que dans la majorité des films d'horreur habituels. Il est dès lors dommage que l'abus d'invraisemblance dans un scénario trop peu soigné, et l'accumulation, aussi fatigante qu'inutile, de péripéties désamorcent peu à peu l'effet de "les Yeux de Julia". On en reste au final avec l'impression frustrante d'un beau film raté de très peu.