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Le journal d'un excessif
25 mai 2011

The Wombats à la Joy Eslava le dimanche 22 mai

 

2011_05_The_Wombats_Joy_Eslava_053Alors après, quand les roadies de Morning Glory ont enlevé tout le matériel du groupe, il ne reste plus grand chose pour The Wombats, et moi je trouve ça rassurant qu'ils aient toujours les petits claviers un peu bringuebalants des débuts... La scène est donc maintenant bien dégagée pour nos « anciens » ( ?) amis qui apparaissent avec près d'une dizaine de minutes de retard sur l'horaire, sous un éclairage pour le moins réduit. Clément me souffle qu’il y a peu de groupes désormais qui ont encore des éclairages frontaux… peut-être, mais ça n’aide pas les photos ! Matthew Murphy semble avoir perdu du poids depuis la dernière fois, et est très mignon dans sa veste blanche d’entertainer ; Tord Øverland-Knudsen, juste devant moi, reste le ludion incontrôlable du groupe, celui qui diffuse des ondes de joie quasi ininterrompues durant l’heure quinze minutes que va durer le set ; quant à Dan Haggis, il est malheureusement invisible derrière sa batterie, d’où je suis placé, mais on l’entendra régulièrement : c’est qu’il est le plus bavard du trio, le Dan !

Le set des Wombats débute devant une salle archipleine et débordante d’enthousiasme (l’effet « public jeune », même si la classique interdiction aux moins de 18 ans effective à Madrid doit priver le groupe d’une bonne part de ses fans !) par le réjouissant Our Perfect Disease qui ouvre aussi le second album, et tout de suite, c’est évident : les nouveaux morceaux vont bien passer l’épreuve de la scène, avec un son plus grêle, mois 2011_05_The_Wombats_Joy_Eslava_065carré que sur l’album, qui leur rend une innocence que je pensais que le groupe avait perdue. On enchaîne avec Kill The Director, que je mets du temps à reconnaître : car les anciens morceaux, sans doute un peu usés par trop de concerts au cours des 3 dernières années, ont perdu leur lustre pop pour devenir des machines punk rock, portées à incandescence par la combinaison de la basse redoutable de Tord – répétons-le, fort spectaculaire – et de la voix à la fois gouailleuse et plaintive de Matthew. Tout le set sera donc construit sur le principe d’une alternance entre les nouvelles chansons, jouées de manière plus « ciselées », et les redoutables « crowd pleasers » de « A Guide To Love and Desperation », qui déclenchent à chaque fois cris des minettes et remous dans la foule. Je retiendrai particulièrement How I Miss Sally Bray, B-side très énergique, le morceau le plus punky de la soirée, les deux guitares (Tord a temporairement abandonné sa basse magique) sur Techno Fan, l’enthousiasme général sur Patricia The Stripper, et le superbe Schumacher and Champagne, qui fonctionne encore mieux que sur l’album. Et nous voilà déjà dans la dernière ligne droite, avec l’enchaînement des morceaux les plus imparables, à partir de Backfire At the Disco jusqu’à Tokyo… Oui, ce soir, les Wombats sont tout simplement impeccables : sans être devenus des virtuoses, ils ne nous infligent plus ces moments un peu embarrassants de cafouillage technique. De plus, Matthew chante finalement très juste, malgré ses effets de voix un peu répétitifs qui pourraient lasser. Au final, comme le dit Clément, voici un bon petit concert de rock tout simple, souriant et énergique comme on les aime tout naturellement.

2011_05_The_Wombats_Joy_Eslava_090Le rappel sera encore meilleur, avec le merveilleux Anti-D, que je considère d’ores et déjà, malgré son intro qui reprend le plagiat de Unfinished Symphony de The Verve, comme le meilleur morceau des Wombats, et la conclusion inévitable de Let's Dance to Joy Division. Comme avant, la formule magique de The Wombats, qui a particulièrement bien opéré ce soir, c’est ce mélange surprenant d’angoisse existentielle (la voix et les textes « pince-sans-rire mais quand même… » de Matthew) et de joie de vivre, un cocktail qu’on n’a plus beaucoup l’occasion de déguster, depuis… les Undertones, auxquels ces Wombats me font définitivement penser (… en moins géniaux, quand même !).

L'intégrale du CR de la soirée sera posté chez les RnRMf...

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