"Under The Dome", le dernier (presque) chef d'oeuvre de Stephen King
A partir d'un thème très "kingien", qui s'apparente à celui de "The Mist", notre très cher Stephen nous cette fois a pondu pas loin d'un millier de pages qui s'avèrent aussi lourdes à digérer que passablement formidables. Lourdes à digérer, parce que King ne se refait pas, et qu'il a toujours cette tendance à sur-détailler chacune des situations qu'il décrit, à en rajouter des couches et des couches - souvent inutiles - de psychologie à la petite semaine et de bons (ou de mauvais) sentiments. Et pourtant, au delà de la fatigue quasi physique que l'on peut ressentir à accompagner autant de personnages - oui, on s'y perd - au cours de leur périple quasi immobile, il y a à nouveau dans "The Dome" du "presque génie", celui qui a illuminé les meilleurs King (disons "Ça", "Misery" ou "La Ligne Verte"...). Car l'accumulation brutale de scènes de violence gore mais ultra-réalistes sert ici un propos sans doute plus ambitieux que de coutume chez l'auteur : "Under The Dome" nous parle avant tout des horreurs de notre monde (l'Irak et ses tortures, mais aussi les abominations que l'on fait aux autres chaque jour de notre vie), sans oublier d'ailleurs de mettre en pièce un rêve américain qui a clairement - d'après King - dégénéré en un "chacun pour soit" répugnant. Cerise sur le gâteau, la conclusion du livre, remarquable parce que bien loin du moralisme Hollywoodien, semble indiquer que Mr. King a gagné avec les années une sorte de sagesse orientale. Et c'est très beau.