"Miserere" de Christophe Grangé : mais pourquoi donc continue-t-on à le lire ?
Je dois avouer que les précédents Grangé avaient épuisé ma patience, à force d'intrigues surréalistes et de scènes d'horreur difficilement supportables : la fascination "intellectuelle" pour le "Mal" de notre seul vrai auteur français de thrillers grand public dissimulait de plus en plus mal une grande complaisance envers des scènes sadiques difficilement justifiables. Quand "Misere" commence, on se dit qu'on tient peut-être là un digne successeur du "Vol des Cigognes" ou des "Rivières Pourpres", tant la concordance d'un polar bien ficelé mené par deux flics borderline (comme Grangé sait si bien les inventer) avec un thème passionnant (le lien entre le nazisme et la dictature de Pinochet) fonctionne parfaitement... Et puis, et puis, voilà qu'aux trois quarts du livre, tout se met à patiner, entre une intrigue téléphonée et prévisible, et le retour pour le moins désagréable de scènes insoutenables, pas vraiment nécessaires au récit. Et comme les dernières 50 pages - et la fin abrupte - manquent totalement de consistance, voire d'intérêt, on est en droit de se demander quelle mouche a piqué Grangé de saboter ainsi un livre qui aurait pu figurer parmi ses meilleurs...