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Le journal d'un excessif
23 juin 2010

"Villa Amalia" de Benoît Jacquot : disparaître...

Villa_AmaliaSorti tardivement à Madrid, le dernier Benoît Jacquot a été un choc esthétique et émotionnel pour moi : la perfection (habituelle ?) du jeu d'Isabelle Huppert, comme souvent possédée par son rôle, mais pourtant magnifiquement distante, arrime au réel un conte presque fantastique d'évasion de soi, filmé avec une grâce constante, une grâce quand même traversée de chutes brutales et de cris étouffés. Combien de scènes à la dureté impressionnantes au milieu de cette échappée au goût de suicide libérateur ? Combien de moments de pure émotion suspendue dans ce film qui tourne pourtant régulièrement à l'épreuve pour quiconque s'est senti un jour hanté par le fantasme de la disparition. Oui, "Villa Amalia" est terrible, parce qu'il ne fait que constater l'impossibilité de la vie à deux, la stérilité de l'amour, comme l'impasse de la transmission (retour accablant du père...), mais il le fait avec une pudeur et une beauté exquises.

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