She & Him à la Joy Eslava (Madrid) le lundi 26 avril
21 h 35 : un type de la salle monte sur scène, pour faire une annonce inattendue : « pas le droit de fumer, ni de prendre des photos, sur la demande express des artistes… ». Bon, pas vraiment surprenant de la part de Californiens (l’interdiction de fumer) et d’une star de cinéma (pas de photos pour « contrôler son image »…). Pour les photos, je décide de passer outre jusqu'à ce que le videur me fasse signe d'arrêter... Zooey Deschanel, vue de près, elle est vraiment toute petite, et sa mignonne robe noire ne la met pas vraiment en valeur : loin des spotlights, on voit un physique un peu ordinaire, pas de seins, un dos rond, des jambes fortes… mais un visage, un visage mon Dieu, qui attire et reflète la lumière : le visage photogénique et cinégénique d’une star, oui ! Avec une fleur dans les cheveux, avec son regard presque trop clair – au point qu’il paraît presque halluciné sous sa frange noire, Zooey est littéralement fascinante. Elle saute de haut en bas dans un pogo un peu déplacé, et pas forcément en rythme. Elle paraît certes un peu crispée, mais immédiatement on réalise qu’elle a une voix assez superbe, presque plus belle que sur disque. Malheureusement, on remarque aussi rapidement derrière elle un groupe lourdingue, composé de trois requins de studio en chapeaux (cela fait donc un groupe de 5 musiciens en comptant les 2 sœurs aux chœurs et aux claviers) : pendant tout le set ou presque, ce groupe va tirer vers le bas des compositions dont le principal charme est la légèreté. De ce fait, pour moi, il est indiscutable que le meilleur moment - et de loin – de la soirée sera le passage acoustique (débutant par un touchant Brand New Shoes), où la voix délicate de Zooey est enfin mise en valeur par les arpèges délicats de la guitare… On repart en groupe, mais assez fun cette fois, avec mon morceau préféré du nouvel album, Gonna Get Along Without You Now…
Bon, il faut que je parle quand même de la seconde moitié de She & Him, j’ai nommé le sieur M. Ward : avec sa moustache et son bouc, il a un look « Robert Downey Jr. latino », en plus minuscule, pour rester dans le domaine cinématographique. M. Ward dirige l’orchestre d’un air impérieux, il prend des poses de guitar hero, ce qui est quand même un peu ridicule quand on analyse sa performance à la guitare, fort moyenne quand même. A noter aussi que M. Ward paraît vocalement assez limité, et qu’il vaut mieux qu’il se contente de faire les chœurs derrière Zooey… La fin du concert essaie clairement d'être enlevée, mais y arrive à peine : toujours le mauvais poids de ce groupe qui rend la musique tellement terre-à-terre, loin de l’émerveillement qu’on aimerait bien pourtant ressentir. Joli moment quand même avec In the Sun, parce que tout le monde chante dans la salle. Malheureusement, le rappel se révèlera assez quelconque - toutes les bonnes chansons des 2 albums ayant déjà été jouées -, avec Roll over Beethoven tellement conventionnel qu’il en devient ridicule, montrant clairement la limite de l'exercice.
Au final, après ce set de 1 h 15 qui me laisse mi-figue, mi-raisin, j’avoue bien volontiers avoir été surtout fasciné par la délicieuse Zooey, et son sourire à tomber. Et je continue à bien aimer les chansons un peu ordinaires de She & Him… mais il me faut bien reconnaître que la scène ne leur apporte strictement rien. Pour finir, notons l’amusant cache-cache pendant tout le set entre le service d'ordre et les photographes dans le public, qui a rajouté un peu de piment à un concert qui en manquait fortement.
L'intégralité de ce compte-rendu sera postée sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s...