(Séance de rattrapage - tardive) "L'Orphelinat" de J.A. Bayona
S'il y a une force qui porte cet "Orphelinat", film ultra-célébré et primé en Espagne, il faut le savoir, bien au-delà d'ailleurs de ce qu'un thriller fantastique reçoit habituellement d'attention, c'est bien son scénario qui mélange très intelligemment les codes - ici absolument respectés - de l'histoire de maison hantée avec les profondeurs psychanalytiques de l'âme humaine, un peu comme les films d'Hitchcock savaient si bien le faire… tout en nous ménageant l'inévitable révélation finale, ici plutôt bien vue et assez bouleversante. S'il y a une faiblesse qui mine cet "Orphelinat", c'est bien son conformisme absolu dans l'application des mécanismes pavloviens du blockbuster hollywoodien (les effets qui font forcément peur), et sa recherche d'une élégance stylistique qui n'a rien à faire ici par rapport au sujet viscéral du film. Cette mauvaise forme nous bloque finalement dans notre croyance et nos émotions, puisque nous ne sommes clairement ici "que" devant un objet conçu pour plaire et pour effrayer.