"Ernest", le troisième tome de la série "Gus" : une grande BD !
Après la (très très) légère déception du second tome de "Gus", on attendait avec impatience la suite des très conceptuelles aventures de notre cow boy favori : eh oui ! Gus est passé dans notre cœur devant Lucky Luke et Blueberry, et ceux qui ne nous comprendrons pas n'ont tout simplement pas lu "Ernest"… Car "Ernest" n'est ni plus ni moins que ce que Blain a fait de mieux à date - mieux encore que certains tomes transcendants de "Issac le Pirate", c'est dire ! Car la merveilleuse surprise de ce troisième tome, c'est que Blain réintroduit le "vrai" western - à mi-chemin entre Eastwood (l'improbable massacre au saloon final qui renvoie directement à la conclusion de "Impitoyable") et Walsh - sans pour autant délaisser la complexité des états d'âme de ses outlaws perdus face à leurs propres pulsions, comme face à ces femmes mystérieuses et fortes qu'ils n'arrivent jamais à vraiment comprendre. Le premier récit, "Ernest" est proprement vertigineux, adressant de manière aussi subtile que hilarante le décalage entre l'image "publique" d'un homme - ici, des outlaws, mais qu'importe… - et son propre sentiment d'imposture. Quant au troisième, "Angie, Anita, Anton", sans doute le western le plus "classique" de Blain (éleveurs de bétail contre paysans du coin, on est en territoire connu), il y souffle un mélange d'humour et de profonde dépression régulièrement balayé par le souffle de l'aventure : une GRANDE BD !