Arcade Fire a l'Olympia le 19 mars
Je sais bien que toute la ville a bruit longtemps de commentaires et exclamations sur ce concert exceptionnel (si si...!), et que, hype oblige, on commence à lire des choses pas gentilles sur Arcade Fire, comme quoi ce ne serait pas si bien que cela, mais je ne peux guère me priver du plaisir de revenir sur ce grand moment de la semaine dernière... en cédant la parole à mon grand ami, Gilles, lui aussi touché par la grâce :
"Ce n'est qu'au matin de ce lundi que j'ai pris conscience que j'allais voir ce soir l'un des groupes les plus en vue de ces dernières années, le plus innovant et aussi je dois le dire, le plus intriguant. Au fur et à mesure que l'heure de quitter le travail approchait, l'excitation montait. Il faut dire que le premier challenge avait été d'avoir des places pour cette série de 2 concerts (sold out en quelques dizaines de minutes) et la satisfaction d'avoir eu 2 places très bien situées était déjà une première (petite) victoire. Ce soir j'étais accompagné de Gilles, Vincent et Eric (le seul à être dans la fosse). Après avoir retiré mes billets au guichets de l'Olympia, je décidai de faire une photo de la façade de l'Olympia suite à la demande de Delphine (très bonne idée d'ailleurs). Entrée vers 19h15 dans la somptueuse salle de l'Olympia, direction la mezzanine où nous trouvons nos places au deuxième rang, légèrement sur la gauche, très bien placé donc. En première partie, l'un de mes groupes fétiches, Electrelane, qui ouvre les hostilités dès 20h05, devant une salle déjà bien remplie. Les Anglaises de Brighton jouent 2 morceaux de leur futur album, ainsi que des morceaux de "Axes", leur précédent CD. Moi, j'ai trouvé le show excellent, assez court (35mn) et assez bien perçu par le public (a priori, quelques fans dans la salle). Après qu'on nous ait annoncé un entracte de 20 mn (qui durera en fait 45 mn), la salle se remplit complètement, l'excitation augmente : que nous réserve Arcade Fire ce soir ? Les lumières s'éteignent, nos regards sont focalisés sur la scène, mais c'est un mouvement de foule et une rumeur sourde qui nous fait comprendre que le show ne débutera pas sur scène, mais au milieu du public, Win Butler et ses acolytes venant de rentrer par l'arrière de l'Olympia. L'émotion est déjà forte, ils attaquent "Wake Up" en acoustique, Win chantant dans un porte-voix, la salle se tait religieusement pour pouvoir entendre le groupe. C'est déjà gagné dés le premier morceau, Arcade Fire n'est décidément pas un groupe comme les autres. Une ovation conclu ce premier morceau et le groupe rejoint alors la scène. Régine Chassagne est vêtue d'une jolie robe noire agrémentée d'une ceinture en tulle rouge du plus bel effet, elle est vive et joyeuse, presque l'inverse de Win Butler, grand échalas qui affiche une mine triste (empreinte presque de souffrance). Le décor est beau avec ces sortes de pieds de micro en néon rouge, qui donnent une allure particulière au spectacle, le rouge étant la couleur dominante de ce concert. "Black Mirror" débute véritablement le show, le son est excellent, fort et ample et j'ai déjà des frissons. "Keep the Car Running" suit, et déjà le pari est gagné pour Arcade Fire, la fosse saute littéralement en l'air, et divers sentiments se bousculent en moi, le plaisir, l'émotion, l'impression de vivre un instant magique. Ils embrayent sur "No Cars Go", le meilleur morceau du 1er mini Lp, repris sur Neon Bible : fantastique !.Suit "Haïti" où Régine chante d'une manière naïve et charmante. Hommage à la chanson française avec une version punk de "Poupée de Cire/Poupée de Son" qui voit Régine mimer une marionnette."Black Wave/Black Vibrations", puis ensuite, une atmosphère très spéciale pour "My Body Is A Cage" où l'orgue vous paralyse par sa puissance. "Neon Bible", lent et magnifique, nous permet de nous remettre de nos émotions, et c'est reparti avec "The Well & The Lighthouse", suivi de "Ocean Of Noise" (pour moi, le morceau le plus faible du concert). Et puis ......................vint "Rebellion (Lies)" !!!! Que dire ? les mots me manquent, les larmes me viennent aux yeux car c'est trop beau, c'est trop d'émotion ! "EVERY TIME YOU CLOSE YOUR EYES, EVERY TIME YOU CLOSE YOUR EYES !!!..." Si seulement cette chanson pouvait durer toute la nuit, je serais au paradis. Le paradis justement qui arrive avec "Neighborhood 1 (Tunnels)" et sa montée crescendo, oui Arcade Fire sont les maîtres du monde ce soir, et nous sommes 2500 à être pétrifiés de bonheur. Le show se termine avec "Intervention", mon morceau préféré de "Neon Bible". Au secours, il faut que l'on respire, c'est trop bon. Mais de retour sur scène, c'est reparti de plus belle avec "Neighborhood 2 (Laïka)", où l'on a droit a ces fameux moments de pétage de plombs de la part de Richard Parry et de Tim Kingsbury, et puis c'est le final - tous les potentiomètres, sonores et émotionnels, dans la zone dangereuse - avec "Neighborhood 3 (Power Out)", qui nous laissera sans voix. Après 5 minutes d'attente, les lumières de l'Olympia rallumées, nous décidâmes de quitter les lieux, Arcade Fire ne revenant pas malgré les hurlements du public. Vincent et moi nous sortîmes par une porte donnant directement sur une rue adjacente du boulevard des Capucines et puis nous décidâmes d'aller à l'entrée de l'Olympia pour attendre Gilles et Eric. Ayant peur qu'ils ne me trouvent pas, je décidai de rentrer dans la salle, le service d'ordre me laissant passer sur présentation du billet. Et bien m'en pris car, arrivé au niveau du bar, j'entendis une rumeur sourde monter, Arcade Fire revenait sur scène après s'être changé pour un ultime morceau, calme et apaisé, chanté par Régine, "In The Backseat". Quelle émotion !!! Oui ce soir nous avons vécu des instants rares et magiques. Arcade Fire n'est pas un groupe comme les autres, ils ont inventés un genre, peu de groupe ont cette faculté. Après 1h35 de concert, cette fois-ci il a fallu se résigner à quitter cet écrin qu'est l'Olympia, plein d'étoiles dans la tête. Et dans la voiture, en raccompagnant Vincent, je pris la décision de revenir le lendemain, je ne pouvais pas quitter Arcade Fire comme cela, non, il fallait absolument que j'y retourne et cette fois dans la fosse..."
La set list : Wake Up (au milieu du public) / Black Mirror / Keep The Car Running / No Cars Go / Haiti / Poupé de Cire, Poupée de Son / Black Wave/Bad Vibrations / My Body is a Cage / Neon Bible / The Well & the Lighthouse / Ocean of Noise / Rebellion (Lies) / Neighborhood #1 (Tunnels) / Intervention -- Neighborhood #2 (Laika) / Neigborhood #3 (Power Out) -- In the Backseat